L’Agence aérospatiale européenne (Esa) a annoncé le report de la mission Flex. Le satellite destiné à surveiller l’activité photosynthétique de la végétation terrestre, qui dialoguera très probablement avec une peinture Renner Italia, sera lancé en 2025 et non en 2023 comme prévu initialement. La définition de la nouvelle date semble avoir été affectée par la crise pandémique qui a ralenti les plans de l’ESA. Flex décollera de la base de l’Esa à Kourou, en Guyane française, en 2025 et se placera en orbite à 814 km du sol.
Flex et la santé de notre planète
La mission FLEX (FLuorescence EXplorer) aura pour ambition de cartographier, pendant au moins trois ans et demi, la fluorescence de la végétation mondiale afin de mesurer son activité photosynthétique et, par conséquent, son état de santé. Flex pourra également enregistrer l’indice de réflectance photochimique et la température de surface. Des données qui permettront de comprendre pleinement l’efficacité photosynthétique réelle et le stress des plantes.
Sous les auspices de l’Esa et de l’Union européenne, une meilleure analyse du cycle global du carbone constituera la base d’une planification agricole adéquate. L’objectif est la sécurité alimentaire. Un défi décisif à quelques jours du franchissement du seuil des 8 000 000. À l’heure actuelle, aucun instrument n’est en mesure de mesurer l’activité photosynthétique depuis l’espace. Flex sera en mesure de le faire. Flex volera en tandem avec la mission Copernicus Sentinel-3, et travaillera en particulier en combinaison avec les instruments OLCI et SLSTR transportés par Sentinel-3. Cette mission est la huitième du programme Earth Explorer – Planète vivante.
Les instruments scientifiques fournis
Le spectromètre à images de fluorescence à haute résolution (Floris) est le fleuron de la mission Flex.
Floris acquerra des données dans la gamme spectrale 500 – 780 nm et aura un échantillonnage de 0,1 nm dans les bandes de l’oxygène (759-769 nm et 686-697 nm) et de 0,5-2,0 nm dans les bandes du bord rouge, de l’absorption de la chlorophylle et du PRI (indice de réflexion photochimique).
Le rôle de la peinture de Renner
Sur recommandation des chercheurs du CNR, le laboratoire Renner a formulé un revêtement capable de maintenir l’émission d’une molécule luminescente avec un signal de type végétal. Au cours de la mission de trois ans, le spectromètre Floris comparera la fluorescence variable de la chlorophylle à celle d’un émetteur dont le signal est constant et connu. C’est-à-dire la peinture.
Pourquoi l’Agence aérospatiale européenne effectue des lancements depuis l’Amérique du Sud
Pour vaincre la force de gravité, un moteur de fusée doit exprimer une puissance capable de parcourir au moins 150 km à une vitesse d’au moins 7,9 km/s. Lancer une fusée depuis l’équateur est beaucoup plus efficace que de la lancer depuis Rome ou Paris. Pourquoi ? Parce qu’il exploite la vitesse de rotation de la terre. On objectera ici : mais tous les points de la Terre tournent autour de l’axe en 24 heures. C’est vrai ! Mais comme la Terre est sphérique, une ville située à une latitude telle que Paris ou Rome trace une circonférence bien plus petite que celle de Kourou, qui n’est qu’à une courte distance de l’équateur. Et puisque tous les points de la Terre, comme nous l’avons dit, mettent le même temps pour faire un cercle complet, un point sur l’équateur se déplace à une vitesse plus grande (et précisément augmentée de 460 m/s). En définitive, le lancement de Flex depuis la Guyane française plutôt que depuis Rome ou Paris permet d’économiser du carburant et d’augmenter la charge scientifique du satellite.